mercredi, octobre 25, 2006

On ne peut conprendre l'Orphisme sans comprendre le Dionysiaque.


Le mythe du Dieu démembré, Dionysos, est le schéma directeur pour comprendre ce qu'est l'Orphisme:

1. Tout commence dans l'immortalité et les Titans, ennemis depuis toujours des Olympiens tuent l'enfant de Zeus et Perséphone (Dionysos), le démembrent et le dévorent. Dans sa colère Zeus foudroient les Titans infanticides. Des cendres naissent les humains qui ont donc en eux d'après ce langage symbolique codé, double origine divine: celle de Dionysos (mangé) et celle des Titans (forces brutes immortelles). L'âme Humaine est donc bien immortelle et contient une dualité en elle.

2. Cela suppose donc chez les humains la métensomatose (passage de la psykhé d'un corps vers un autre). Cette parcelle d'immortalité est emprisonnée pendant la vie dans un corps (sôma) comme dans un tombeau (sêma). Les restes de Dionysos sont disséminés en autant de psykhés et le concept de recherches sur une constitution valable (la République , Platon) ne consiste en rien d'autre que d'essayer de redonner vie par réunion de psykhés dans une sorte de force collective à Dionysos. Il faut donc bien dire rex publica , ou dea publica, ou théa publica, et non pas res publica mot utilisé et déformé par les romains. Perséphone souffre de la division des humains et de la dispersion des psykhés.

3. Pour apaiser Perséphone, il faut pratiquer le bios orphikos, ou purification de l'âme. Celle ci doit doit parvenir à s'échapper aux réincarnations successives et ainsi retourner au divin pur originel. La mort n'est donc pas crainte et c'est ce qui montre que bien des récits sur Orphée n'ont pas été compris. La mort d'Eurydice, empoisonnée, morte au combat dans son oeuvre de purification, ne peut être ressentie de façon douloureuse dans l'âme d'Orphée mais comme une Grande Joie. La mort d'Eurydice, est une possibilité de retourner au divin et c'est donc motif de réjouissance et non de deuil. Dans l'Orphisme, la mort n'est pas vécue comme chose douloureuse ou triste, mais comme une possibilité de libération et donc une fête.