Il ne faut pas le confondre avec les cultes officiels de la grèce ancienne. Orphée est un créateur, un concepteur, et c'est probablement lui qui est à l'origine de cette époustouflante mythologie grecque. Il chante, raconte; les Thraces n'écrivent pas. Mais ses histoires sont si belles qu'elles se propagent et sont reprises par d'autres, exactement comme il en sera avec les chants d'Homère des siècles plus tard.
Le problème c'est que la mythologie d'Orphée, ses créations de Dieux sont de fait un code symbolique et rien de plus. Comme Jésus et ses paraboles célèbres, Orphée code son enseignement oral suivant plusieurs niveaux. Le stade ultime, il le réserve à son cercle proche. Eurydice, sa compagne, il n'a rien besoin de lui expliquer. Les Orphidiens savent communiquer directement entre eux et se comprendre lorsqu'ils sont unis par ce lien si fort que l'on appelle Amour et qui chez eux peut prendre une force incroyable. Ils sont lumière, ce sont des êtres Aour, pur Aour solaire.
Il y eut donc récupération d'un code symbolique par des peuples qui prirent cela au premier degré et se mirent à croire à ces histoires. Première erreur dénoncée aussitôt par les disciples d'Orphée. Croire, c'est le début de l'idolâtrie. Ce ne sont que des histoires symboliques, rien de plus. N'en faites pas des statues, ne les adorez pas. Vous allez au désastre. Mais ils ne furent pas écoutés. Une raison simple à cela, le pouvoir religieux en Grèce n'était pas assuré véritablement par des prêtres, mais par les magistrats de la cité. Ceux ci, bon démagogues, jugèrent plus facile de faire adorer au peuple des statues, et d'en faire réaliser de très belles, plutôt que de tenter d'expliquer l'incroyable complexité et diversité de l'Orphisme.
De fait donc, la religion d'Orphée n'est pas du tout païenne, elle est même un des plus formidable générateur de courants de pensée qui soit jamais apparut sur terre. Et le Christianisme, l'islam ont des liens de filiation avec l'Orphisme originel. Dire que l'orphisme est mort serait donc une grave erreur. Seul le substitut néfaste et idolâtre des statues et des incantations vaines est tombé en ruine. Il ne pouvait en être autrement.
Cette histoire n'est pas s'en rappeler ce qui se passe aujourd'hui, en politique par exemple. Les démagogues abusent de la naïveté en fabricant des statues que l'on demande d'adorer: "république", "état fort", "grand homme", ....
