vendredi, mars 25, 2011

"La paquerette à l'aurore vermeille A fait sécher ses pleurs."

Bonjour mes supers Ami(e)s, des petites pâquerettes dans les champs, des petites fleurs joyeuses, si douces, si paisibles sous le soleil.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paquerettes
http://www.google.fr/images?hl=fr&source=hp&biw=1280&bih=832&q=paquerette+fleur&gbv=2&aq=4&aqi=g10&aql&oq=paquerette
Excellente journée à Vous.
Ivano

* Charles LEVESQUE (1817-1859) Amour Viens avec moi, là bas dans la prairie, ...Toi dont le coeur est pur ;

Viens avec moi chercher la rêverie

Sous ce beau ciel d'azur.

Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,

O ! je t'aime, je t'aime.


La paquerette à l'aurore vermeille

A fait sécher ses pleurs.

Viens avec moi pour orner ta corbeille

Des plus tendres couleurs.

Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,

O ! je t'aime, je t'aime.


Sous cet ormeau le rossignol qui chante

Voudrait nous retenir,

Quels doux accents, il parle à son amante,

Ah ! c'est pour l'attendrir.

Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,

O ! je t'aime, je t'aime.


Ainsi que lui, que ma lèvre brûlante

T'exprime mes amours.

Je touche aux plis de ta robe flottante

Et te dirai toujours :

Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,

O ! je t'aime, je t'aime.


Un doux baiser sur ta lèvre si rose ?

Ne montre point d'aigreur.

S'aimer, le dire... est une sainte chose

Qui ne porte point malheur.

Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,

O ! je t'aime, je t'aime.

Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.
Théophile GAUTIER (1811-1872)

Cet homme, que voici lugubre, était joyeux.

Mille éblouissements émerveillaient ses yeux.

Printemps ! en ce jardin abondaient les pervenches,

Les roses, et des tas de pâquerettes blanches

Qui toutes semblaient rire au soleil se chauffant,

Et lui-même était fleur, puisqu'il était enfant.

Victor HUGO (1802-1885)


En regardant autour de nous les pâquerettes,

Les boutons-d'or joyeux, les pervenches secrètes

Et les frais liserons d'une eau pure arrosés,

Que ces petites fleurs étaient tous les baisers

Tombés dans le trajet de ma bouche à ta bouche ...

Victor HUGO (1802-1885)

L'herbe éclate en pâquerettes ;

Les parfums, qu'on croit muets,

Content les peines secrètes

Des liserons aux bleuets.


Les petites ailes blanches

Sur les eaux et les sillons

S'abattent en avalanches ;

Il neige des papillons.

Victor HUGO (1802-1885)


* Sabine SICAUD (1913-1928)


Printemps


Et puis, c'est oublié.

Ai-je pensé, vraiment, ces choses-là ?

Bon soleil, te voilà

Sur les bourgeons poisseux qui vont se déplier.


Le miracle est partout.

Le miracle est en moi qui ne me souviens plus.

Il fait clair, il fait gai sur les bourgeons velus ;

Il fait beau - voilà tout.


Je m'étire, j'étends mes bras au bon soleil

Pour qu'il les dore comme avant, qu'ils soient pareils

Aux premiers abricots dans les feuilles de juin.


L'herbe ondule au fil du chemin

Sous le galop du vent qui rit.

Les pâquerettes ont fleuri.


Je viens, je viens ! Mes pieds dansent tout seuls

Comme les pieds du vent rieur,

Comme ceux des moineaux sur les doigts du tilleul.


(Tant de gris au-dehors, de gris intérieur,

De pluie et de brouillard, était-ce donc hier ?)


Ne me rappelez rien. Le ciel est si léger !

Vous ne saurez jamais tout le bonheur que j'ai

A sentir la fraîcheur légère de cet air.


Un rameau vert aux dents comme le " Passeur d'eau " ,

J'ai sans doute ramé bien des nuits, biens des jours...

Ne me rappelez rien. C'est oublié. Je cours

Sur le rivage neuf où pointent les roseaux.


Rameau vert du Passeur ou branche qu'apporta

La colombe de l'Arche, ah ! la verte saveur

Du buisson que tondra la chèvre aux yeux rêveurs !


Etre chèvre sans corde, éblouie à ce tas

De bourgeons lumineux qui mettent un halo

Sur la campagne verte - aller droit devant soi

Dans le bruit de grelots

Du ruisseau vagabond - suivre n'importe quoi,

Sauter absurdement, pour sauter - rire au vent

Pour l'unique raison de rire... Comme Avant !


C'est l'oubli, je vous dis, l'oubli miraculeux.

Votre visage même à qui j'en ai voulu

De trop guetter le mien, je ne m'en souviens plus,

C'est un autre visage - et mes deux chats frileux,

Mon grand Dikette-chien sont d'autres compagnons

Faits pour gens bien portant, nouveaux, ressuscités.


Bon soleil, bon soleil, voici que nous baignons

Dans cette clarté chaude où va blondir l'été.


Hier n'existe plus. Qui donc parlait d'hier ?

Il fait doux, il fait gai sur les bourgeons ouverts...


samedi, mars 12, 2011

ONZE


Bonjour les puces, bonjour la vie, oui bonjour bonjour! Pourtant quelle mauvaise nuit. Impossible de dormir. C'est comme cela avant chaque tremblement de terre majeur. Ce matin j'allume la télé et...bon, j'ai compris pourquoi je ne pouvais pas dormir.

Alors des fleurs d'abricotier dans le ciel de Provence.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Abricotier

Fleurs de Prunus armeniaca, abricotier.

Bonne journée à Vous.

les 11, journées des catastrophes ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Onze

Cool avec tout cela.

* Guillaume de Salluste DU BARTAS (1544-1590) La terre se couvre de fleurs et de fruits Ja le pesché velu, jà l'orenge doré, Le friand abricot, et le coing decoré
D'un blanchastre duvet, portent sur leur escorce,
Escrite du grand Dieu la pourvoyante force.
La doux-flairante pomme, et l'une et l'autre noix,
La restraignante poire, et le fruict idumois,
La figue jette-laict, la cerise pourpree,
L'olive appetissante, et la prune sucree,
Vont par tout respandant un plaisant renouveau,
Faisant de chaque camp un paradis nouveau.
Icy le poivre fin comme en grappes s'assemble,
De là croist la canelle ; icy sous Eure tremble
La muscadelle noix qui fournit chacun an
Un publique butin aux hommes de Bandan.
Jà la blanche douceur du sucre encore humide
S'engendre dans le creux d'une plante hesperide.
Jà le baume larmoye, et jà les bois fameux
Du peuple atramitain pleurent l'encens fumeux.
Bien que par le peche, dont notre premier pere
Nous a bannis du ciel, la terre degenere
De son lustre premier, portant de son Seigneur
Sur le front engravé l'éternel déshonneur,
Que son age decline avec l'age du monde,
Que sa fécondité la rende moins feconde,
Semblable à celle-là, dont le corps est cassé
Des tourmens de Lucine, et dont le flanc lassé
D'avoir de ses enfants peuplé presque une ville,
Espuisé de vertu devient enfin sterile;
Si fournit-elle encore assez ample argument,
Pour célébrer l'auteur d'un si riche ornement.
Jamais le gay printemps à mes yeux ne propose
L'azur du tin fleury, l'incarnat de la rose,
Le pourpre rougissant de l'oeillet à maint plis,
Le fin or de Clitie et la neige du lis,
Que je n'admire en eux le peintre qui colore
Les champs de plus de taints que le front de l'aurore,
Qui quittant des poissons le tempesteux sejour
Conduit, avant-courriere, es Indes un beau jour,
Ou de l'arc qui promet aux plaines alterees
D'arrouser leurs seillons de fecondes orees.


Quelquefois dans un beau jardin
Où je traînais mon atonie,
J'ai senti, comme une ironie,
Le soleil déchirer mon sein ;

...Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon coeur,
Que j'ai puni sur une fleur
L'insolence de la Nature.

Charles BAUDELAIRE (1821-1867)


En toi je tomberai, végétale ambroisie,
Grain précieux jeté par l'éternel Semeur,
Pour que de notre amour naisse la poésie
Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur !