vendredi, mai 08, 2009

Poésies du vaste monde.

Même si j'étais un oiseau avec mon gosier enroué je chanterais cette terre fouettée par les tempêtes ces fleuves où déferlent nos colères et nos peines ce vent furieux qui n'en finit pas de souffler et cette aube infiniment tendre venue de la forêt... Ai Qing

Ne te moque pas de l’indien qui descend des montagnes laissant ses chèvres et ses douces brebis, ses terres à l’abandon. Ne te moque pas de l’indien si tu le vois muet un peu fruste et tout assommé de soleil. Fortunato Ramos


Silence... silence... Sur les cimes, dans les vallées, Sur la neige immaculée, Dans les parcs, dans les plaines... Le monde retient son haleine. Les ruisseaux ne murmurent plus. Comme dans les caves, Comme dans les vignes, C'est le silence, c'est le silence. Poésie Kurde


Le Message des Athanatos aux Hommes: regardez !


« Que pensez vous de votre condition ? Ne voyez vous pas ? N'entendez vous pas ? Vos façons de parler et de marcher ne sont-elles pas agréables ? Alors regardez ! Contemplez le monde, voyez apparaître les montagnes et les vallées ! Essayez donc de regarder réellement ! »

POPOL VUH
(Livre Sacré des Anciens Mayas-Quichés)

La descente aux enfers

Dans la religion Aztèque, le chemin qui menait aux enfers était très compliqué et difficile : Tout d'abord, le mort devait franchir un fleuve dont l'eau était noire, et pour cela il était accompagné d'un chien qui le guidait grâce à son flaire. Ce chien ne devait être ni noir ni blanc, car si il était blanc il pouvait répondre : Maître si je suis si blanc c'est que je me suis longtemps lavé dans l'eau et je n'ai pas envie d'y retourner ; s'il était noir, il pouvait dire : maître, je suis noir donc tu ne me verras pas dans l'eau du fleuve. Après avoir traversé le fleuve, le mort abandonnait son chien, et
devait passer entre deux montagnes, qui à l'improviste venaient s'écraser l'une contre l'autre. Ensuite, il devait escalader une montagne faite d'éclats d'obsidienne très coupants traverser une forêt de mats très sérés les uns contre les autres et finalement il fallait passer dans un champ où une pluie de flèches s'abattait sur le mort. En plus, tous ces périls étaient accompagnés de serpents qui essayaient de manger le cœur du mort. Après cela, le mort arrivait devant Mictlantecutli et Mictlanchihuatl et devait leur présenter un petit caillou de jade qu'il avait dans sa bouche (s'il ne l'avait pas perdu en criant de peur en affrontant tous ces périls). Si la famille du mort ne mettait pas le petit caillou de Jade dans la bouche du proche décédé, celui-ci errait à l'infini.


C'est très similaire au mythe grec :

Charon était un vieillard à l'aspect revêche, sale et peu conciliant mais encore fort, solide et qui ne se laissait pas fléchir par les prières de ceux qui n'avaient pas de quoi le payer. Vêtu d'une cagoule, il choisissait ses passagers parmi la foule qui s'entassait sur la rive. Seuls ceux ayant mérité un enterrement adéquat étaient choisis et uniquement s'ils pouvaient payer le voyage, entre une obole et trois oboles, d'où la coutume de placer une obole sous la langue du mort avant son enterrement. Ceux qui ne pouvaient payer devaient errer sur les bords de la rivière pendant cent ans.

Hadès:

« Il se fait rendre de terribles comptes, le Prince des morts, là-bas sous la terre, et dans son grand Livre, son œil vigilant ne laisse rien perdre. »

Styx est une rivière qui séparait le monde terrestre des Enfers en l'entourant neuf fois. Le Styx affluent de la haine, le Phlégéthon rivière de flammes, l'Achéron le fleuve du chagrin, le Cocyte torrent des lamentations et le Léthé ruisseau de l'oubli, convergeaient au centre du monde souterrain vers un vaste marais. La croyance populaire disait qu'on pouvait le traverser sur un bateau conduit tantôt par Charon, tantôt par Phlégyas, mais la plupart des traditions affirment
que le premier faisait plutôt traverser l'Achéron et le second, le Phlégéthon. À l'entrée des Enfers se tient le chien de garde à trois têtes Cerbère, qui empêche tout mort d'en ressortir (seuls Héraclès, Psyché, Thésée, Orphée, et Énée ont réussi à en sortir et à revenir parmi les vivants

Il existe une similitude étonnante entre deux manières de représenter les enfers, par deux civilisations qui ne semblent pas avoir eu de contacts entre elles.

le Léthé ruisseau de l'oubli...oublier est-ce déjà ne plus vivre?

Mourir est-ce être emporté par le grand fleuve de l'oubli? L'eau qui étanche toutes les soifs est-elle l'eau de la mémoire? Λωτοφάγοι / Lôtophágoi
« Mais, à peine en chemin, mes envoyés se lient avec les Lotophages qui, loin de méditer le meurtre de nos gens, leur servent du lotos. Or, sitôt que l'un d'eux goûte à ces fruits de miel, il ne veut plus rentrer ni donner de nouvelles. » Homère.
le lotos ou fruit du grand oubli ?

Dans le monde des morts il faut trouver l'eau vive, celle de la mémoire. Dans le monde des morts que peut on apprendre? Si nous sommes dans un monde inversé, si la vie est une illusion et nos corps des tombeaux, le souvenir est-il la porte de sortie?

L'apocalypse va ouvrir en grand les portes de la mémoire. l'Ange dira simplement: "Regardez!"
Mais qui pourra regarder vraiment sans pleurer sur lui même?